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Minneapolis-Moline NTX (1942-1945)

          Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, l’armée américaine se motorise et utilise des tracteurs automobiles pour mouvoir ses avions sur les aéroports, un marché remporté par le constructeur de matériel agricole Minneapolis-Moline, qui tenta plus tard d’utiliser le nom Jeep pour ses créations… 

Minneapolis Moline NTX (1)

         Minneapolis-Moline est une entreprise américaine fondée en 1929 par la fusion de trois entreprises de Minneapolis, elle est l’une des spécialistes américaine du tracteur agricole. En 1938, ce constructeur lance un tracteur capable de se transformer en automobile sur route, l’UDLX « Comfortractor », qui fut un échec commercial. La même année, dans une volonté de se diversifier, Minneapolis-Moline développe un tracteur militaire sur la base du Série U, l’UTX, qui fut laissé à l’US Army pour des essais, avec ses quatre roues motrices, ce véhicule est idéal pour transporter des pièces d’artillerie jusqu’à cinq tonnes. En 1939, Minneapolis-Moline améliore le concept pour présenter le GTX, un tracteur d’artillerie lourde à six roues que l’US Army commanda à cent exemplaires en 1941, avant de les rétrocéder rapidement au Brésil quelques mois plus tard.

Minneapolis Moline NTX (3)

         Aux débuts des années 1940, les Etats-Unis sont conscients du contexte international et qu’une entrée dans la Seconde Guerre Mondiale est inévitable, des cahiers des charges sont établis pour développer des véhicules dont l’armée pourrait avoir besoin, parmi lesquelles la future Jeep, une voiture légère de reconnaissance à quatre roues motrices qui voit notamment s’affronter les constructeurs Bantam, Ford et Willys. Dans cet effort, Minneapolis-Moline produit notamment des remorques à bras pour les soldats américains. Quelques temps plus tard, l’US Army  fait connaitre ses besoins en tracteur de remorquage d’avions, un appel d’offres auquel Minneapolis-Moline répond avec la NTX, un véhicule à la carrosserie surbaissée réduite à sa plus simple expression pour pouvoir se glisser sous les avions. Le châssis est quant à lui développé pour favoriser la force de traction et la maniabilité, pour faire simple, ce que l’on demande également d’un tracteur agricole, c’est pourquoi les quatre roues sont motrices.

Minneapolis Moline NTX (2)

        Pour le moteur, le NTX s’équipe d’un moteur quatre cylindres à soupapes horizontales de la maison Minneapolis-Moline, qui utilisait un système de soupapes entièrement hydraulique qui présentait deux avantages selon son constructeur : limiter le nombre de pièces en mouvement, et empêcher son fonctionnement s’il manquait de l’huile. Ce moteur est accolé à une boite à cinq rapports et peut rouler jusqu’à la vitesse théorique de 70km/h. Adopté par l’armée américaine qui commanda environ 840 unités, on retrouve le Minneapolis-Moline NTX sur les théâtres Pacifique et Européen, il fut principalement utilisé sur les aérodromes de fortune pour manœuvrer les aéronefs bien qu’on le trouve également sur des aéroports à tracter des bombardiers.

Minneapolis Moline NTX (5)

            Il semblerait que certains personnels militaires aient surnommé le NTX de Jeep, du nom de l’animal de compagnie de Popeye dans les comics, qui avait pour rôle de faire avancer les personnages principaux. Voilà ce qui permit à Minneapolis-Moline de tenter de revendiquer le droit d’utiliser le nom « Jeep » après que Willys l’eut déposé en 1943. Il s’en suit un procès qui dure jusqu’en 1947, Minneapolis-Moline dans sa communication entre 1944 et 1945 présente ses véhicules à usage militaire comme étant les premières Jeep, vantant les qualités des véhicules de la marque dans l’effort de guerre. Dans son conflit contre Willys, la Commission Fédérale du Commerce ne trancha pas véritablement, déclarant que la véritable Jeep est le fruit de collaborations multiples, initiée par Bantam et continué par les militaires… Néanmoins, auprès du public, une Jeep reste une petit 4×4 routier…