Archives par mot-clé : formule 1

Renault RS10 (1979)

            Elle a marqué la Formule 1. Après une saison et demi à participer à des Grands Prix sans prétention particulière, si ce n’est de mettre au point le V6 Turbo de la RS01, l’équipe Renault s’aligne au championnat du Monde de F1 en 1979 avec la RS10…

          C’est en juillet 1977 sur le circuit de Silverstone que débute l’aventure F1 de Renault, l’équipe a fait le choix de défricher une voie inédite en Formule 1 : le turbo. Une arrivée en plein milieu de la saison de Formule 1 qui s’explique par la volonté de Renault de mettre au point cette technologie en la testant en conditions réelles, confiée aux mains de Jean-Pierre Jabouille qui a pu apprivoiser le délai de réponse du turbo en essais. Suivent quatre autres Grand-Prix tests sur cette saison 1977 (Zandvoort aux Pays-Bas, Monza en Italie, Watkins Glen aux États-Unis, et Mosport au Canada). La saison 1978 est toujours une saison test pour Renault qui continue à aligner sa RS01, cette fois sur quatorze des seize Grand-Prix de la saison, avec les premiers points à l’issue de la saison. 

Voir aussi : Renault RS01

Celle par laquelle Renault vint à la Formule 1. C’est en 1977 à l’occasion du Grand Prix de Silverstone que Renault participe à son premier Grand Prix, y amenant pour la première fois le Turbo. Et aussi ses importants panaches de fumée lors des casses moteurs, qui lui vaudront le sobriquet de Théière jaune. 

                    En 1979, Renault devient une équipe à plein temps en Formule 1, et va désormais aligner désormais deux voitures, pilotées par Jean-Pierre Jabouille et René Arnoux. En début de saison, c’est encore avec la RS01 que Renault s’aligne en Grand-Prix, mais dans les cartons, l’équipe prépare sa nouvelle monoplace. Ce sont les ingénieurs François Castaing, Marcel Hubert et Michel Tétu qui sont à la manœuvre, en reprenant le gros du travail de la RS01, mais en travaillant sur l’effet de sol et en y incorporant le V6 1,5 suralimenté et une boite à six rapports. Ainsi naît la Renault RS10. 

                 La première RS10 est prête pour le Grand Prix d’Espagne, le seul châssis est confié à Jean-Pierre Jabouille, Arnoux conservant une RS01. La configuration de l’équipe est identique au Grand Prix de Belgique. Sur ces deux manches du championnat, la RS10 ne termine aucune course, elle s’arrête sur problème d’échappement en Espagne et sur casse du Turbo en Belgique. A Monaco, tout change : c’est désormais une équipe Renault équipée de deux RS10, sous le capot, c’est désormais deux petit turbos qui sont greffés sur le V6. Si Jabouille termine hors des points avec une huitième place, Arnoux abandonne sur un bris de direction. 

              Vient l’heure d’aborder le Grand Prix de France, l’équipe Renault ne compte encore aucun point sur cette saison 1979. Pour autant, sur le circuit de Dijon Presnois, les Renault RS10 marquent les esprits en signant les deux meilleurs chrono des essais qualificatifs, Jabouille en tête. Lors de la course qui se déroule sans encombre, Jean-Pierre Jabouille s’offre sa première victoire ainsi qu’ à Renault en Formule 1, et la première victoire d’un moteur turbo. Historique. Etonnamment, cette victoire est éclipsée par le duel Villeneuve (sur Ferrari) et Arnoux pour le gain de la deuxième place, duquel sort victorieux le pilote de la Ferrari. La aussi, un grand moment de Formule 1. 

            La suite de la saison 1979 est frustrante pour Renault, puisque si la RS10 confirme ses capacités notamment en s’adjugeant encore quatre autre pôles positions, la voiture ne remporte plus la victoire, souffrants de problèmes de fiabilité. Dommage, car quand la RS 10 termine une course, c’est souvent bien classé : Arnoux signe la deuxième position aux Grand Prix de Grande Bretagne et des Etats-Unis, et termine à la sixième place (la dernière offrant des points) au Grand Prix d’Autriche. Mais sur les vingt départs pris par les RS10 cette saison, 14 terminent sur un abandon

            A l’issue de la saison 1979, Renault compte sa première victoire en Formule 1 et a prouvé le bien fondé du turbo dans la quête de performances. Rester à trouver la fiabilité qui fait tant défaut au V6 Turbo de Renault, l’équipe effectuera un gros travail dans cette direction pour présenter la RE20 pour la saison 1980, en affichant désormais de grandes ambitions et l’arrivé de Elf comme gros sponsor de l’écurie Renault…

Sources : 
Photo : (c) Renault