Renault Fuego (1980-1986)

        Après le succès des Renault 15 et Renault 17, la Régie souhaite donner une descendance à ses coupés malgré une perte d’attrait de ce segment à cause des petites sportives et de l’émergence du créneau des GTI. Malheureusement, malgré une politique commerciale huilée et la présentation de diverses variantes, la Fuego n’a jamais atteint ses objectifs. 

Renault Fuego (3)

        En 1971, Renault se lance sur le marché des coupés alors en vogue avec deux voitures à la philosophie différente mais très proches l’une de l’autre, c’est le duo R15-R17 qui réussit sur le plan des ventes. Dès le milieu des années 1970, Renault lance des études visant à produire un coupé haut de gamme qui viendra remplacer ce duo. Si le projet initial devait se baser sur la Renault 30 et utiliser le V6 PRV, Renault préféra rester populaire pour viser une clientèle la plus large possible et éviter de rentrer en concurrence avec sa filiale Alpine.

Renault Fuego (2)

          Finalement, la Renault Fuego récupère la base et la mécanique de la Renault 18, permettant d’une part de réduire les coûts de développement mais surtout de commercialiser rapidement ce nouveau coupé. La carrosserie est réalisée par Robert Opron, transfuge de chez Citroën, qui signe les grandes lignes de la Fuego dès 1976, mais jugée trop futuriste, la ligne est remaniée pour devenir celle de la série.

Renault Fuego GTL (1)

            Présentée en Février 1980, la Renault Fuego séduit d’emblée le public avec sa carrosserie dynamique qui affiche d’ailleurs un Cx de 0,34, excellent pour son temps. La ligne étonne aussi avec son hayon « bulle » composé d’une pièce de verre sans doute inspirée de la Porsche 924 sortie quelques années plus tôt. Hélas, Renault voulant démarcher une clientèle populaire présente d’abord des versions bas de gamme…

        Ainsi, en 1980, seules trois versions étaient disponibles, les TL et GTL avec leur Cléon de 1.397cm3 accolé à une boite à quatre rapports, un ensemble développant 64Cv; et la GTS avec un Cléon-alu cubant 1.647cm3 pour 96Cv. Les ventes de la Fuego démarrent en trombe, la gamme Fuego est complétée en 1981 avec les TX et GTX équipée d’un quatre cylindres en ligne de 110Cv. Hélas, en face, le segment des petites sportives explose, les coupés qui avaient perdu en attrait sont quasiment mis hors jeu avec l’avènement des GTI.

Renault Fuego (1)

              En 1983, la course à la puissance continue avec la Fuego Turbo Diesel, son moteur de 2.068cm3 développe 88Cv et permet d’atteindre 175km/h, en faisant le diesel le plus rapide du marché. Comme les ventes ne sont toujours pas au rendez-vous, Renault opère un léger relifting de son coupé en 1984, au programme, nouvelle calandre, nouveaux pare-chocs et tableau de bord. Cette évolution stylistique s’accompagne de quelques évolutions dans la gamme, la GTL troque son 1,4 litres contre le 1,6l de la GTS, toutefois dégonflé à 73Cv pour éviter une concurrence entre les deux modèles.

               Mais c’est avec l’arrivé que la version Turbo Essence que Renault mise pour relancer son coupé, avec son 1,6 litres flanqué d’un turbo portant la puissance à 132Cv, Renault espère convaincre la clientèle des GTI. Outre de bonnes performances, ce modèle propose un look à part entière avec ses jantes BBS et ses autocollants TURBO affichés en gros sur la voiture. L’équipement est également au rendez-vous : intérieur en velours, ordinateur de bord, fermeture centralisée des portes, quatre freins à disques…

           Hélas, les ventes de la Fuego ne se redressent pas, Renault décide d’en finir avec son coupé et le laisse sans descendance dans son catalogue une fois passé l’année 1985. Du moins en Europe car la Fuego continue sa carrière quelques années de plus en Amérique du sud où elle est nommée GTA, sa carrière y perdure jusqu’en 1992 ! Il est à noter que la Fuego tenta sa chance aux Etats-Unis et au Canada entre 1982 et 1985 où la voiture rencontre seulement un succès d’estime. C’est pour ce marché que Renault étudia avec Heuliez une version cabriolet, hélas restée sans suite…

Renault Fuego turbo (1)

                Au final, la Renault Fuego termine sa carrière avec 265.367 exemplaires, et pâtit encore de nos jours d’une image négative. Il faut dire que la Fuego, bien que moderne à son lancement, a mal vieillit et la qualité des matériaux n’était pas le fort de la voiture. Surtout, la Fuego arrive sur le marché des coupés une fois la mode retombée, l’heure était aux GTI et le Fuego pouvait paraître has-been. La Fuego est donc une voiture incomprise, qui s’offre encore à des prix accessibles, mais peut-être plus pour très longtemps…

3 réflexions sur « Renault Fuego (1980-1986) »

  1. Ayant possédé une fuego turbo essence dans ma jeunesse, je suis à la recherche du même modèle.
    Est-il possible que la rnur en possède encore aujourd’hui ?

  2. Bonjour Alex, j’aimerais simplement rectifier le tir sur Opron. Dire que le dessin de la Fuego est de lui est non seulement un raccourci mais surtout une erreur. la Fuego est principalement dûe à Michel Jardin (exter) et François Lampreia (inter) sous la direction de Gaston Juchet. Le travail réel d’Opron chez Renault reste d’ailleurs obscur mais aux dires des designers présents à l’époque, il aurait principalement eu un rôle de VRP du design qui gérait les consultants externes. En revanche, ses compétences de très bon communiquant l’ont mis très souvent sur le devant de la scène, contrairement à des personnalités plus discrètes mais tout aussi talentueuses comme Juchet chez Renault ou Giret côté Citroën.

  3. La Fuego GTS que je connais bien possédait une excellente tenue de route et permettait une moyenne horaire plus qu’honorable, 45 à 50mn sur un trajet de 100km avec 4 personnes à bord confortablement installées. Coffre assez vaste, elle contrastait agréablement avec les vieilles R15/R17 par son look moderne.

    Le 1.4 de 64 cv était indigne de la tenue de route de la Fuego qui méritait bien mieux, Renault aurait pu éviter de sortir les TL et GTL, dommage encore une fois que Renault eût été « frileux » pour sortir des modèles réellement performants, la Turbo essence est arrivée trop tard.

    Pour avoir encore une Safrane équipée du même J8S Turbo Diesel, ce n’est pas un moteur qui aurait du se trouver dans la Fuego, il est lourd, anémique et au final assez glouton, il ne se justifiait pas. La grande qualité du J8S c’est d’être quasi indestructible, en atmo aussi bien qu’en turbo, nombre de véhicules qui en sont équipé ont très largement dépassé le 500.000 km sans aucun problème

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