Lotus Excel (1982-1992)

                Après le succès en demi-teinte de la Lotus Eclat, le constructeur anglais décide de moderniser profondément cette dernière afin de proposer l’Excel à partir du millésime 1982. Ce modèle vient parachever la lignée des Lotus 2+2 débutée dans les années 1970,  mais sa carrière longue d’une décennie qui ne permettra pas à l’Excel de rencontrer le succès espéré…

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               Au début des années 1970, avec ses succès en Formule 1, Lotus cherche à monter en gamme et réalise deux nouveaux modèles, l’Elite 75, sorte de petit break de chasse, et l’Eclat (lire aussi : Lotus Eclat) à la carrosserie plus « conventionnelle ». Ces deux voitures sont certes des sportives, mais elles se font rapidement doubler par quelques concurrentes, leur finition à l’anglaise et leur prix de commercialisation ne leur permettent pas de s’imposer sur un marché concurrentiel.

             Puis, au début des années 1980, Lotus passe du giron de General Motors (lire aussi : GM) à celui de Toyota. Les deux marques collaborent, ce qui permet à Toyota de bénéficier de l’expérience de Lotus dans la mise au point de ses Celica et autres Supra, Lotus bénéficia des moteurs Toyota en contrepartie. Cet accord tombe au bon moment car Lotus réfléchissait à donner un coup de jeune à sa gamme composée parfois de modèles n’ayant pas trouvé leur place auprès du public.

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               Cependant, Lotus faisait face à quelques soucis de trésorerie, développer un nouveau modèle n’était pas envisageable sereinement, c’est pourquoi l’artisan anglais se résout à moderniser ses modèles déjà existants. La Lotus Eclat devient ainsi Excel, ou plus précisément Lotus Eclat Excel, permettant vis à vis des autorités britanniques de faire croire que l’Excel n’est qu’une évolution de l’Eclat pour se passer d’une procédure d’homologation d’un nouveau modèle, bien plus coûteuse que pour une simple évolution.

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                 Pourtant, l’Eclat et l’Excel n’ont que peu de pièces en commun, à commencer par le cœur de la voiture, sa mécanique. Sur l’Excel, ce n’est pas encore un moteur Toyota qui prend place, mais le Lotus 912 d’origine Vauxhall, cubant 2,2 litres, alimenté par deux carburateurs Dell’Orto double corps, ce moteur sort 162Cv. Côté performances, Lotus annonce une vitesse maximale à 216km/h et le 0-100km/h effectué en 7,6 secondes. Mais l’Excel bénéficie de pièces Toyota, l’ensemble boite-pont provient du constructeur nippon, permettant à la voiture de disposer d’une boite manuelle à cinq rapports. Plus symbolique, de nombreuses pièces sont également issues de la banque d’organe Toyota, comme les poignées de portes.

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       Malheureusement, la Lotus Excel souffre lors de ses premiers mois de commercialisation, si la voiture est bien née, c’est son prix qui pèche. Proposée à 273.000 Francs, l’Excel est 7.000 Francs moins chère que la Lotus Esprit S3 équipée du même moteur mais aux performances plus alléchantes. Pire encore, au prix d’une Excel, le client pouvait s’offrir deux Porsche 924 (lire aussi : Porsche 924)…

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                Lotus doit donc corriger son modèle, en 1984, alors que la dénomination perd le nom « Eclat », les pare-chocs sont désormais peints de la couleur de la carrosserie. Surtout, Lotus lance une nouvelle version en 1985, l’Excel SE dont le moteur est poussé jusqu’à 180Cv qui pourrait intéresser les amateurs de performances, l’artisan anglais profite de ce lancement pour perfectionner la finition de son modèle. Hélas, cela ne paie pas, les ventes de l’Excel restent bloquées sur une moyenne de 200 unités annuelles.

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                 L’année suivante, c’est au tour de l’Excel SA d’être lancée, sur la base d’une Excel SE, une boite automatique à quatre rapport provenant de l’équipementier ZF est montée, une variante semble-t-il destinée pour le marché américain… qui ne l’adopta pas. En 1989, Lotus procède à une légère mise à jour de l’Excel en lui donnant les jantes de l’Esprit SE ainsi que les rétroviseurs de la Citroën CX.

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                Face au succès mitigé rencontré par le modèle, et l’arrivée de l’échéance d’obligation de catalyser les moteurs pour le millésime 1993, Lotus décida de laisser vivre son modèle jusqu’à la fin, sans lui donner de véritables améliorations. L’Excel disparaît du catalogue Lotus en 1992 après que 15 unités se soient vendues cette année. Au final, la production de l’Excel est estimée à environ 2.100 unités, un échec qui pousse Lotus à ne pas laisser de descendance dans sa gamme…

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