Citroën FAF (1978-1983)

              En 1969, Citroën lance la Méhari, un véhicule qui allie usage ludique et usage professionnel, son succès et sa philosophie ont inspiré de nombreux dérivés de la 2CV pour les pays en voie de développement, le dernier d’entre eux fut la Citroën FAF et ne fut malheureusement pas une réussite. …

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           Si la Citroën 2CV a permis de proposer aux français une voiture populaire en leur offrant le minimum, une multitude de variantes ont vu le jour, dont certaines à destination des pays en voie de développement comme la Baby Brousse en Côte d’Ivoire ou la Dalat au Vietnam. Si ces versions tiennent davantage de l’artisanat que d’une véritable production en série, Citroën s’intéresse à ces marchés émergents et décide de lancer le programme FAF au milieu des années 1970.

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             Ce projet FAF est lancé avec deux mots d’ordre qui donna le nom au projet : Facile A Fabriquer, Facile A Financer. Comme la voiture vise des marchés émergents, peu dotés en infrastructures industrielles, le programme se tourne rapidement vers une carrosserie en tôle pliée : le procédé à l’avantage d’être simple à mettre en oeuvre sans nécessiter d’outillage important comme des presses, mais il permet seulement de créer des lignes angulaires… pour ne pas dire caricaturales. Mais le client d’un pays émergent n’a que faire de l’esthétique d’un véhicule qui reste avant tout un utilitaire.

              Dès les débuts du projet, FAF est conçue pour être construite localement, au plus près de la demande. Le plan de production prévoit que la mécanique et le châssis de la 2CV viendraient de France ou du Portugal, le reste de la voiture serait de conception locale. Par cette démarche, Citroën entend entrer dans les bonnes grâces des pays en leur proposant de faire naître un embryon d’industrie automobile et en leur promettant des transferts de technologie à la clé. Avec cette politique, Citroën avait en ligne de mire les pays africains, cet argumentaire fait mouche puisque des accords sont signés entre Citroën et le Sénégal, la Guinée Bissau ou encore la République Centrafricaine.

              L’Afrique est au cœur du projet FAF, preuve en est encore avec la présentation du modèle qui est effectuée à Dakar au cours de l’année 1978, la FAF se décline en plusieurs versions pour satisfaire un public le plus large possible : berline familiale, break à trois portes, pick-up, version commerciale, et une variante militaire. La production de la voiture est lancée dans la foulée en Guinée-Bissau ainsi qu’au Portugal au sein de l’usine de Mangualde, puis plus tardivement en République Centrafricaine.

                   Mais Citroën ne limite pas les débouchés de la FAF à l’Afrique, un petit atelier de montage est réalisé en Indonésie où quelques dizaines d’exemplaires y furent assemblés. Citroën avait alors quelques regards sur la Chine et le faisait savoir dans quelques documents officiels. Hélas, les portes de l’Empire du Milieu ne s’ouvrent pas à la FAF et son important marché…

              En 1979, Citroën présente la Méhari 4X4 et utilise cette base pour réaliser une version quatre roues motrices de la FAF : la FAF A 4×4 venait au monde. Ce modèle était construit avec une carrosserie « patrouille » (militaire) et visait les armées africaines, mais également européennes, en tête l’armée portugaise et l’armée française.  En France, la FAF A 4×4 tient ses plus grandes chances, l’armée commande dix exemplaires équipés du moteur de la Visa pour effectuer des tests poussés, faisant espérer à Citroën une commande de plusieurs milliers d’exemplaires. Hélas, le FAF fut recalé, tout comme au Portugal, bien qu’une cinquantaine de FAF A 4×4 ont été assemblée. En 1983, un FAF A 4×4 civil est présenté en France, sans avoir de descendances dans la gamme Citroën… (Lire aussi : Citroën FAF A 4×4 – 1979)

Citroën FAF (4)

              Au final, si vous pensez le Citroën FAF comme une réussite, tel ne fut pas le cas, on peut même parler d’échec avec 1785 exemplaires produits de par le monde. Certes, les chiffres officiels autour du Citroën FAF sont rares, Citroën n’ayant jamais véritablement communiqué dessus, ni même sur son arrêt de production que l’on situe entre 1981 et 1983, si bien que cette voiture est une grande oubliée chez Citroën…

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