Citroën BX Sport (1985-1987)

            Dans les années 1980, le sport est à la mode et se voit décliné à toutes les sauces concernant l’automobile. Le créneau alors à la mode est sans conteste celui des GTi sur lequel se battent les Volkswagen Golf GTI, Peugeot 205 GTI et autres Renault 5 Alpine Turbo. Mais il n’y a pas que les petites citadines qui profitent de ces versions sportives, les berlines aussi y ont droit, preuve en est avec la BX Sport, l’une des versions oubliées de la Citroën BX car restée dans l’ombre des BX GTi, BX 16 soupapes et autres BX 4 TC. Partons donc à la découverte de la BX en habits de sport… 

Citroen BX Sport (7)

               En 1974, Peugeot prenait possession de Citroën qui venait d’être lâché par Michelin qui était son principal actionnaire depuis 1935. Les premières décisions de Peugeot jettent le trouble sur l’avenir de la marque au double chevron : la LN apparaît quelques mois après le rachat, il ne s’agissait alors que d’une Peugeot 104 rebadgée. Quelques années plus tard, c’est au tour de la Citroën Visa réalisée sur base de la même 104 d’être commercialisée. Mais en 1982, la BX arrive en concession, cette nouvelle berline répond à la philosophie Citroën avec sa suspension hydropneumatique ou encore sa ligne d’avant garde. De quoi rassurer les fidèles de la marque.

Citroen BX Sport (6)

                  Les années 1980 voient aussi le créneau des voitures sportives être consacré par le public, notamment avec l’insolent succès de la Golf GTI puis de ses diverses autres concurrentes. Le créneau des berlines performantes profite lui aussi de cet intérêt envers les voitures sportives, Citroën lance donc la BX 19 GT en 1984 et inaugure un moteur qui fut par la suite utilisé sur les Peugeot 305 GTX et 205 GTI 1.9. Mais Citroën ne s’arrête pas en si bon chemin et développe une version encore plus sportive et répondant au dou nom « BX Sport ».

Citroen BX Sport (5)

                Présentée en septembre 1984, la BX Sport présente une ligne avec une présentation plus aguicheuse. A la ligne signée Bertone, Citroën y rajoute un pare-chocs plus enveloppant et présentant un nouveau dessin, un aileron sur la hayon, des élargisseurs d’ailes et un bas de caisse plus épais. Ces quelques éléments n’ont pas qu’un rôle décoratif car ils améliorent l’aérodynamique de la voiture. Aussi, pour inspirer au sport, la voiture se pare de stickers « BX Sport » sur les portes avant, quant au monogramme apposé sur le hayon, celui-ci reçoit un lettrage spécifique.

Citroen BX Sport (2)

             Sportive oblige, l’élément le plus important reste le moteur, Citroën délègue au préparateur Danielson le soin de modifier la mécanique de la BX 19 GT pour lui faire développer quelques précieux chevaux supplémentaires. Le moteur est donc un quatre en ligne de 1905cm3 réalisé en alliage léger, avec une préparation qui lui octroi deux carburateurs double corps en provenance de chez Solex ! Aussi, un nouvel arbre à came est monté sur le moteur, la culasse est modifiée. Quant à la boite de vitesse, Citroën opte pour une boite manuelle à cinq rapports.

Citroen BX Sport (3)

              Le moteur développe ainsi 126Cv, les performances sont honorables pour les années 1980 : 195km/h, 9,1 secondes pour le 0-100km/h et 30,2 secondes pour le 1.000 mètres départ arrêté. Avec ces performances, la BX Sport peut tenir la dragée haute à la Peugeot 205 GTi 1.6, et les performances mentionnées par Citroën ne sont pas mensongères car de nombreux essais de presse arrivent aux mêmes résultats.

Citroen BX Sport (1)

               Aussi, pour une voiture sportive, la BX Sport n’oublie pas de choyer ses occupants. Elle s’équipe ainsi du même habitacle que les BX « conventionnelles », avec hélas sa finition perfectible et ses plastiques bas de gamme. Mais les compteurs sont modifiés pour avoir une apparence plus sportive et surtout, être plus lisibles. Aussi, la BX Sport reçoit un volant spécifique à trois branches, lequel plonge le conducteur dans une ambiance sportive. Quant aux fauteuils, ceux-ci sont repris à la Citroën CX et se recouvrent d’un velours gris tout en offrant un excellent maintient.

             Lee confort doit également beaucoup au châssis de la BX avec sa fameuse suspension hydropneumatique typique de chez Citroën. Au niveau de l’agrément de conduite, le roulis est prononcé en raison du type de suspension, mais la contrepartie reste le confort offert sur route en effaçant les aspérités de la route. Quant au freinage, les quatre freins à disque savent arrêter la voiture à pleine vitesse et confirme la sensation de sécurité ressentie à son bord.

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            Bref, la carrière de la voiture débute en Janvier 1985 lors de la mise en commercialisation du modèle. A l’origine, Citroën pensait faire de la BX Sport une série limitée et ne proposer que 2.500 exemplaires à la vente, toutefois, la demande est si forte que Citroën décide d’en faire un modèle à part entière dans la gamme BX. Finalement commercialisée jusqu’en Juillet 1987, la BX Sport fut vendue à 7.572 exemplaires, et tous avec la face avant de la série 1 alors que la BX voyait son avant modifié en Juillet 1986. Quant à sa succession, la BX Sport cède sa place à la BX GTI 16 Soupapes, une voiture encore plus performante qui fera sans doute tomber dans l’oubli la version Sport…

Citroen BX Sport (9)

                 Si la BX Sport est tombée dans l’oubli, c’est peut être aussi à cause de sa finition intérieure perfectible qui a du mal à supporter le poids des années; ou encore à cause de ses carburateurs pointilleux qui demandent un réglage minutieux pour que le moteur développe tous ses chevaux. Mais à part ces éléments, la BX Sport ne souffre pas de soucis majeurs, et le modèle dispose de ses fans. Rareté oblige, sa cote pour les beaux exemplaires à tendance à monter mais le modèle reste encore accessible. Pour combien de temps encore ?

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