Citroën AC6 (1928-1932)

             La Citroën AC6, dévoilée en octobre 1928, fut la première Citroën à moteur six cylindres et marque l’ambition d’André Citroën de monter en gamme. Malgré des qualités indéniables et un prix attractif, la C6 ne fut pas une réussite commerciale…

             Lors du salon de Paris d’octobre 1928, Citroën dévoile sa nouvelle gamme composée de la C4 et de la C6. Cette dernière, étroitement dérivée de la C4, est la première Citroën à moteur six cylindres et avec 14Cv fiscaux, vise une clientèle bourgeoise capable de s’offrir une voiture de plus de 10Cv, et donc compliquée. La C6 a des avantages, son moteur à soupapes latérales de 2.445cm3 pour 45Ch offre souplesse et silence aux occupants, une puissance correcte et un prix inférieur à la concurrence. Mais la C6 a un inconvénient majeur, elle ressemble trop à la C4 (seul le capot plus long permet de la distinguer), ce qui freine son développement commercial, malgré un riche catalogue de carrosseries.

Citroën AC6

                  Sept mois après sa présentation, et après 11.000 unités vendues, la Citroën C6 devient C6E (pour Élargie) avec une caisse prenant sept centimètres de largeur au bénéfice de l’habitacle et de la ligne générale de la voiture, désormais moins frêle qu’une C4. L’aspect extérieur de la C6 est amélioré avec l’adoption d’une malle coquille et de pare-chocs à double lames. Le catalogue est porté à dix carrosseries, dont la Coupé de Ville. Entre mai et septembre 1929, on estime à 4.500 exemplaires le nombre de C6E vendues.

Citroën AC6 Coupé de Ville
Citroën C6 Coupé de Ville

               Lors du salon de Paris d’octobre 1929, la C6E devient C6F et apporte des nouveautés essentiellement mécaniques : nouveaux démarreur et boite de vitesses, amortisseurs et silent-blocs améliorés. A l’extérieur, les enjoliveurs sont d’un diamètre plus grand et l’habitacle reçoit un pare-soleil avec un nouvel embouti. C’est cette version qui fut commercialisée en 1930 et 1931, sans changement notable entre les deux millésimes.

                 1931 est une année de changement pour la Citroën AC6, en février, la version CGL est dévoilée, il s’agit d’une C6 haut de gamme avec une finition améliorée et équipée d’un moteur plus puissant : 53 Ch au lieu de 45. La C6 CGL se reconnait par sa calandre thermostatique à lamelles chromées, et le capot reçoit des volets pivotants au lieu d’ouïes. Puis au milieu de l’année, la Citroën C6 G est dévoilée pour le millésime 1932, elle reçoit de nouveaux pare-chocs à la présentation simplifiée.

Citroën AC6 G

                   La C6 G reçoit également une nouvelle mécanique, un six cylindres de 2.650cm3 pour 50Ch, entrant dans la catégorie des 15Cv et permettant une pointe à 110km/h. La C6 G recevra quelques mois plus tard le « Moteur Flottant », un procédé breveté par Chrysler par lequel le moteur ne repose  plus directement sur le châssis mais par le biais de supports en métal et caoutchouc permettant de réduire les vibrations perçues par les occupants.

                   1932 fut la dernière année de la Citroën C6, à l’issue du salon de Paris d’octobre, elle est remplacée par les Citroën Rosalie, après 61.280 exemplaires produits, un score en dessous des espérances d’André Citroën. La Citroën C6 fut toutefois un modèle dont les déclinaisons permettent à Citroën de se donner une image haut de gamme, voire sportive. Entre autres, une C6 F fut transformée et offerte au Pape Pie XI en 1930, marquant les prémices des « papamobiles ». Aussi, sept Citroën C6 F sont transformées en chenillette par Kegresse pour la Croisière Jaune qui débuta en avril 1931. Enfin, la Citroën C6 servit de base à Yacco pour ses premiers records d’endurance avec la Rosalie I et II des Records.

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