Alpine A211 (1967)

        Après des victoires de catégorie obtenues aux 24 Heures du Mans 1966 et 1967, sans oublier les indices de performances grâce aux A210, l’heure est venue pour Alpine d’aller jouer dans la cour des grands. Pour espérer gagner l’épreuve Mancelle, il faut un V8 que vient de développer Amédée Gordini. La mission de le tester en conditions réelles revient à l’Alpine A211… 

                     Depuis 1963, Alpine court en compétition avec les prototype M63, améliorés chaque année pour arriver à l’Alpine A210, lancée en 1966. Cette dernière est une voiture bien née, elle adopte des moteurs quatre cylindres de différentes cylindrées pour participer à l’indice de performance, mais aussi dans les catégories des prototypes de moins de 1,3 litre de cylindrée et obtient de bons résultats dès les 24 Heures du Mans 1966 avec un triplé dans sa catégorie et l’indice de performances. Mais l’A210 n’est pas une voiture pour aller jouer la gagne au classement général : son moteur est trop limité face aux V8 des Ford GT40, aux V12 des Ferrari et au Flat-6 des Porsche…

                  Pour aller jouer la gagne, Alpine devra développer un moteur plus puissant. C’est ainsi qu’à l’été 1966, on demande au sorcier Amédée Gordini de plancher sur un V8 de 3,0 litres de cylindrée, le maximum qui sera autorisé en catégorie prototype pour la saison 1968. Ce moteur, dessiné entre l’automne et l’hiver 1966, est mis en fabrication au printemps 1967, et le premier tourne sur le banc à partir du 18 juillet 1967. Il s’agit d’un moteur très classique, reprenant les solutions expérimentées sur les moteurs 1500 des A210 : deux soupapes par cylindre, alimentation par carburateurs… D’une cylindrée de 2 986 cm³, le moteur se distingue par sa compacité (il tient dans un cube de 60 cm de côté). Il développe 310 ch au banc. Reste à le tester en conditions réelles.

La base : l’Alpine A210

Issue des travaux de l’aérodynamicien Marcel Hubert, l’Alpine A210 remporte quatre victoires à l’indice de performances et des victoires dans sa catégorie. L’Alpine A210 n’était pas conçue pour la victoire à l’épreuve mancelle, mais les réussites de la voiture poussent Alpine à aller jouer les premiers rôles…  [En savoir plus…]

                        Pour essayer le V8 Gordini, Alpine fait avec ce qui est disponible : l’A210, mais il va falloir la modifier pour accueillir cette nouvelle mécanique. Un châssis est mis en construction pour recevoir le V8, il est donc renforcé. Alpine réalise un travail sur la transmission pour qu’elle accepte le V8, et le refroidissement est amélioré avec des radiateurs plus volumineux et le flux d’air est augmenté par la création de nouvelles ouïes de refroidissement sur la carrosserie. Le résultat donne naissance à l’Alpine A211. La voiture fait son apparition en compétition en octobre 1967 à l’occasion des 1 000 km de Paris.

                    Une chose est certaine, l’Alpine A211 est une voiture mal née, et à vrai dire, il aurait été difficile de faire autrement. Conçue pour un moteur quatre cylindres, l’arrivée d’un V8 la rend trop lourde et mal équilibrée. Les modifications apportées nuisent à son aérodynamique, et pour en rajouter, le V8 annoncé pour 310 ch n’en fait que 280 ch. Malgré ses défauts, l’Alpine A211 termine les 1 000 km de Paris à la septième place. On retrouve l’Alpine A211 en mars 1968 aux 12 Heures de Sebring, une course qu’elle ne terminera pas à cause d’un joint de culasse. En avril 1968, lors des 1 000 km de Monza, l’A211 grimpe sur la troisième marche du podium. Elle signe une neuvième place aux 1 000 km du Nürburgring quelques jours plus tard et abandonne aux 1 000 km de Spa.

                    Dès les premiers tours de roues de l’Alpine A211, les défauts sont tels que l’on se met à plancher sur une nouvelle voiture pour exploiter au mieux le V8, la future Alpine A220. L’Alpine A211 resta une voiture unique, surnommée « Grand-mère » au sein de l’épique dont le seul rôle fut de roder le V8 Gordini…

L’Alpine A220 : pour jouer dans la cour des grands 

      L’Alpine A220 est la dernière descendante de l’Alpine M63, cette voiture fut conçue en 1968 avec l’objectif de remporter l’épreuve mancelle en exploitant au mieux le moteur V8 testé sur l’A211… [En savoir plus…]

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