A.F.A. (1942-1944)

             Au début des années 1940, l’Espagne franquiste prend des mesures incitatives dont l’un des objectifs principaux est l’émergence d’une industrie automobile nationale. Tentant de répondre à cet appel, un mécanicien barcelonais développe sa propre voiture populaire : l’A.F.A.

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          En 1940, alors que l’Europe s’enfonce dans la Seconde Guerre Mondiale, l’Espagne panse les plaies de la Guerre Civile, le gouvernement franquiste lance divers programmes de reconstruction. Le 10 février 1940, un décret lance un appel d’offre visant à concevoir divers véhicules allant des voitures particulières jusqu’aux poids-lourds et autobus, avec à terme une évaluation par les services de l’Etat en vue de soutenir la mise en production des meilleurs véhicules.

           Cette politique est certainement la raison qui poussa un mécanicien barcelonais, Juan Aymerich, installé aux 32-38 rue Rector Ubach, à construire sa propre voiture pour répondre à la demande d’une voiture populaire. Aymerich a les compétences pour cela, outre sa formation de mécanicien, il aurait construit sa propre voiture en 1922 et tenté de concevoir une microcar en 1935 sous le nom « Nacional Ruby ». Cette dernière aventure s’étant soldée par un échec, Aymerich décider de s’associer pour concevoir une nouvelle automobile.

AFA chassis

        Courant 1942, il fonde le constructeur A.F.A. (pour Aymerich Fabrica de Automoviles) avec deux hommes d’affaires comme associés : Jaime Morera Carreró et Luis Fernández Roca. Une année de plus fut nécessaire pour finaliser la voiture qui fit l’objet d’un dépôt de brevet courant avril 1943. Prenant la forme d’un petit roadster biplace, l’A.F.A. était une voiture dont toutes les pièces provenaient d’Espagne, y compris le moteur, un quatre cylindres essence de 526cm3. 

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          Exposée lors de l’Exposition Automobile de Villaverde 1944 qui devait voir s’affronter les propositions répondant au décret de 1940, l’A.F.A. fut la seule voiture à concourir sur son segment, elle est par la suite testée par la Direction Générale des Transport qui évaluait tant les qualités intrinsèques de chaque voiture que le projet industriel porté avec le véhicule. Chez A.F.A., on proposait un plan initial prévoyant  la production annuelle de 100 unités et la possibilité de décliner une version fourgon.

         Bien que seul participant en lice, A.F.A. n’a jamais reçu de réponse officielle dans l’année suivant ce salon, puis le décès de Juan Aymerich courant avril 1946 emporte définitivement le projet. Difficile de dire si l’A.F.A. aurait connu le succès, tant l’Espagne était encore un pays rural en son temps, et le projet A.F.A., stricte deux places, aurait été pénalisé. Notons que le prototype de l’A.F.A. a été conservé au sein de la famille Aymerich qui en fit don courant 2008 au Musée de la Science et de la Technique de Catalogne qui a procédé à la restauration complète de ce véhicule resté unique.

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